Stéphanie Muzard Artiste engagée et paysanne bio

Stéphanie Muzard  Artiste engagée et paysanne bio

l'élevage n'est pas l'industrie automobile ! No puçaran !

J'en profite pour dire que ce scandale a aussi eu lieu récemment à la ferme conservatoire Val de Seudre identi'terre, avec un contrôleur qui venait observer les animaux à la jumelle alors que ce troupeau d'animaux domestiques est approchable de très près et docile car justement il est "élevé" et dans le respect ! Ces animaux n'ont pas peur des éleveurs qui les élèvent. 

En effet, lors d'un contrôle en plein champ sur l'élevage bio de vaches maraichines en liberté de Benoît Biteau, seules deux boucles manquaient à deux vaches sur une de leurs oreilles. Boucles d'ailleurs disponibles de suite pour rebouclage immédiat. Sanction : 2700 euros d'amende ! Donc baisse des aides. Alors que la sanction doit tomber si au moins 3 animaux et 10 % du troupeau ont un défaut de bouclage ! Ce qui n'était pas le cas ! Ici il y a 20 vaches et seulement deux animaux étaient concernés par la perte d'une de leurs boucles.

 

Voilà comment on encourage les éleveurs qui font de l'excellent travail en agriculture naturelle et qui respectent les animaux élevés en plein air et qui peuvent donc s'accrocher aux branches, se frotter aux clôtures ! Sans compter la totalité des primes qui ne sont toujours payées depuis décembre et celles que l'administration pinaille depuis des années pour des histoires de forme, et non de fond : 50 000 euros qui sont en instruction au tribunal administratif !  Alors oui , nous sommes solidaires de cette lutte !

 

Consommateurs, sachez que vos éleveurs sont devenus des proies de l'administration hors sol, chronophage et surréalistes ! Il va falloir bientôt employer un juriste et une secrétaire à temps complet sur toutes les fermes de tradition familiale et paysanne ! Comment tuer l'agriculture, la vraie ?

 

A qui profite le crime ?

 

Sans doute à Findus et grosses structures/lobbys de merdebouffe bien moins inquiétés concernant la pseudo réglementation et la traçabilité....des paradis fiscaux  et des subventions ainsi que le massacre des biens publics liés à l'environnement !

 

Diffusez que ça se sache !

 

Vive l'agriculture naturelle dans nos territoires ! Les animaux ne sont pas des BAGNOLES et ils sont VISIBLES même si ils n'ont pas les oreilles détériorées par ces bouts de plastiques pendouillant !

 

La réalité dépasse la fiction...surréaliste...et algorithmique !

 

Stéphanie.

 

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¡ NO PUÇARÁN !

Merci de faire tourner ce message.

Bonjour,
Non loin de Paris, depuis 11h ce matin, plus de vingt personnes, chômeurs,
enseignants, assistantes sociales, intermittents, musiciennes, profs,
informaticiennes, artisans, étudiants, libraires, occupent la Driaaf de Cachan
(Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation de l’agriculture
et de la forêt) en solidarité avec Nathalie et Laurent, un éleveur et une
éleveuse de brebis dans le Tarn, qui subissent des sanctions pour avoir
négligé des contrôles sur leur brebis. Nathalie et Laurent ont une amende de
5000 euros à payer et 15000 euros de primes leur sont retirés.

A la même heure, ce sont une soixantaine de personnes et quinze brebis qui ont
investi les locaux de la DDT d'Albi (Délégation départementale du territoire),
perturbant une commission agricole départementale, et qui sont là aussi pour
soutenir Nathalie et Laurent. Les brebis et les occupants sont toujours sur
place à cette heure, à Cachan comme à Albi.

Face à cet arbitraire du contrôle de l'administration, et parce que nous
refusons le puçage électronique des brebis, nous, qui ne sommes pas paysans,
soutenons les éleveurs en lutte et faisons cause commune avec leur combat.
Dans nos métiers, nos activités, notre chômage, nous avons à subir le même
type de contrôles, de plus en plus appareillés par l'informatique, et de plus
en plus injustes.  

Nous occupons la Driaaf de Cachan et la DDT d'Albi pour exiger l’annulation
des amendes et la restitution de leurs primes
à la surface et à la brebis ainsi que l’arrêt de l’obligation
d’identification pour les agriculteurs.

Vous trouverez le tract présenté à Cachan en format texte à la suite de ce
message. Le texte ci-dessus et le tract sont envoyés par voie de presse à qui
de droit.

Merci de faire tourner ce message.

Pour plus d'informations, merci de nous contacter à
occupationdriaaf@riseup.net

***

¡ NO PUÇARÁN !

Soutien à Laurent et Nathalie, éleveurs en lutte

Chômeurs, enseignants, assistantes sociales, intermittents, musiciennes,
profs, informaticiennes, artisans, étudiants, libraires, nous sommes ici en
solidarité avec Laurent et Nathalie, un éleveur et une éleveuse de brebis dans
le Tarn. Ces derniers ont vu leurs revenus, essentiellement issus de primes de
la PAC (1), amputés de 15 000 euros pour cette année. À cela s’ajoute 5000
euros d’amende. Sur la base d’un contrôle de l’ASP (2), la DDT (3) du Tarn a
décidé de les punir pour cause d’anomalies multiples dans l’identification de
leurs brebis. Laurent et Nathalie sont engagés dans une démarche collective de
dénonciation des contraintes que font peser les nouvelles normes et les
nouveaux outils de gestion sur la vie quotidienne.

Parce que nous nous sentons du même monde que des éleveurs de brebis quand ils
ne peuvent plus avoir la moindre autonomie dans leur quotidien et parce qu’ils
ont décidé de résister, nous occupons ce jeudi 26 mars la Driaaf (4) à Cachan.
Cette institution coordonne l’exécution des mesures administratives concernant
les agriculteurs en Île-de-France, et notamment la traçabilité. D’autres
groupes de soutien mènent d’autres actions de soutien ce même jour en France.


Laurent et Nathalie s’occupent de 216 brebis, vivantes et trébuchantes, mais
l’administration n’en a reconnu que 41 comme « réelles », c’est-à-dire
immatriculées en bonne et due forme. Par un retournement désormais classique,
la collecte des données prend le pas sur l’activité elle-même. Comme dans
beaucoup d’autres secteurs, le métier d’éleveur relève aujourd’hui d’un régime
de suspicion généralisée. Une large part du revenu agricole (primes,
subventions) est conditionné par un ensemble de déclarations et/ou de
contrôles. Cette logique est la même pour les chômeurs, les intermittents, les
enseignants, les médecins, etc. : Tu ne mangeras qu’après avoir bien rempli
les grilles d’évaluation conçues par et pour l’administration.

En matière de production de viande, l’équation est la suivante : traçabilité =
sécurité alimentaire. Le revenu de l’agriculteur est alors indexé sur le
contrôle de traçage ; et la communication qui en est faite est censée rassurer
le consommateur pour qu’il continue d’aller au supermarché après les scandales
alimentaires, dus à l’industrialisation du marché.

Or suivre une bête depuis sa naissance jusqu’à son abattage ne garantit ni son
goût ni sa qualité. En revanche, donner à un animal des conditions d’existence
décentes, pouvoir le reconnaître sans appareillage technique et l’accompagner
tout au long de sa vie, voilà qui peut le maintenir en bonne santé, et donc
assurer la qualité de la nourriture. Ce type de soin, ce ne sont ni les
organismes de contrôle ni les industriels de la viande qui peuvent s’en porter
garants, mais les éleveurs qui ont à charge un troupeau à la mesure de leur
capacité de compagnonnage. Et c’est aux consommateurs de créer une relation de
confiance avec le producteur, au lieu de la déléguer à des experts en
labellisation qu’on ne voit jamais en chair et en os.

Dans un tel système, la traçabilité ne permet pas d’éviter la dégradation des
aliments, mais elle fournit un prétexte pour contrôler les faits et gestes des
éleveurs. En matière de contrôle, l’administration n’est jamais trop zélée, et
l’on est ainsi passé d’une boucle d’identification unique, à la double boucle.
En 2014, ces dernières doivent contenir une puce électronique à
radiofréquences, lisible sans contact. Ce procédé ouvre de nouveaux horizons à
la robotisation de l’élevage : en tant que support d’informations, la puce
électronique permet des communications « directes » entre l’animal et la
machine et prépare des bergeries « automatiques », des abattoirs connectés,
une sélection génétique informatique et un monitoring continu de la
production. Dans la numérisation qui se met en place, l’éleveur perd son
autonomie, puisque son activité se réduit à gérer les interfaces, et surtout
ce qui perturbe la communication entre elles : les mille phénomènes propres au
vivant (quand il digère, qu’il s’enfuit, qu’il tombe, etc.) et qui font qu’une
brebis ne rentrera jamais dans un tableau Excel.

S’opposer au devenir-machine de leurs animaux et à la transformation du métier
d’éleveur en celui d’opérateur de saisie, voilà ce qui a motivé Nathalie et
Laurent à « négliger » l’identification administrative de leurs bêtes. Comme
d’autres, et notamment celles et ceux qui ont signé la Déclaration de
Montferrier en 2011, ils refusent le puçage au nom du sens et du plaisir
qu’ils trouvent dans leur activité ; au nom aussi de l’idée que l’avenir de
l’élevage n’est pas dans son industrialisation et qu’il ne peut pas être
décidé entre grands producteurs et lobbies technologiques.

Nous qui venons ici occuper la Driaaf n’appartenons pas tous au milieu
agricole. Cependant, nous aussi, nous refusons de voir dans la numérisation la
solution miracle à la faim dans le monde, à l’éducation des enfants ou à
l’accueil des personnes démunies. Nous refusons que nos imaginaires, notre
nourriture, nos relations, nos expériences soient réduits à quelques
algorithmes.


Nous occupons la Driaaf de Cachan parce que nous exigeons pour Laurent Larmet
et Nathalie Fernandez, éleveurs dans le Tarn, l’annulation des amendes et la
restitution de leurs primes à la surface et à la brebis ainsi que l’arrêt de
l’obligation d’identification pour les agriculteurs.

NOTES :
1. Politique agricole commune (Europe).
2. Agence des services et paiements.
3. Direction départementale du territoire.
4. Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation de
l’agriculture et de la forêt.


Contact : occupationdriaaf@riseup.net



03/04/2014
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